dossier pays
CAp-VERT
Portfolios et panorama art visuel
photographie
Littérature
Special Arts du spectacle
Danse, théâtre, musique
Sous la direction de Jean Loup Pivin
68 pages 40x28cm
Edition de septembre 1992
En français, anglais et portugais
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EDITO
Le temps de l’étranger
C’est toujours sur des horizons lointains, ailleurs, que planent les vérités ou les mensonges. Le moi est trop proche et trop secret pour qu’il puisse dire totalement ce qu’il est dans sa propre société, dans son propre pays. Même si chacun vous accable d’images stéréotypées qui collent à votre terre supposée. Comme si l’homme était une marchandise inaltérable dès sa fabrication. Si l’on est ce que l’on était, croire à la liberté de l’homme fait dire que l’on est ce que l’on devient. Pas de produit fini, mais simplement un produit en perpétuel cours de finition.
Les vrais sentiments de liberté se trouvent sur des territoires qui ne vous appartiennent pas, les vrais sentiments de différence apparaissent au moment où l’autre fait tellement partie de soi, que cette différence n’est plus vécue dans la chair et devient cérébrale. C’est au moment où je deviens Blanc que je revendique ma négritude, mais c’est au moment où je deviens citoyen du monde que je peux me revendiquer Français, Algérien et Malien.
La mer est là, fluide, violente et immense. Comment vais-je faire pour la prendre ? Comment vais-je faire pour l’empêcher de me fasciner ? Comment vais-je faire pour ne pas lui demander de me porter un temps, le temps qu’elle me laisse être là, nulle part, dans aucun pays ? Le vent me pousse à lancer des feuilles de papier dans le ciel pour porter mes rêves sur d’autres rivages. Mythique, les îles du Cap Vert sont là comme pour dire que seul l’ailleurs est possible.
Les îles du Cap Vert sont une patrie que l’on vivra ailleurs. Le droit à la terre devient une promesse inutile, les gueux troublent l’eau des cascades, le temps n’arrive pas à tout effacer, le temps n’arrive pas à tout combler.
Ailleurs, toujours ailleurs, juste pour savoir qu’ailleurs c’est toujours chez soi.
par Jean Loup Pivin
SOMMAIRE du RN 10 :
CAP VERT
ART / Tchale Figueira, Barros Gizzi, Manuel Figueira, Nancy Baptist, Maria Luisa Queiros, Isabel Duarte
PHOTO / Figueira, Ron Barboza, Claire Andrade Watkins
LITTERATURE / Dina Salustio, Luiz Silva, Corsino Fortes, Vera Duarte, Maria Margarida Mascarenhas, Teobaldo Virginio, Vasco Martins, Kodé di Dona, Teofil Chantre
Arts du spectacle
DANSE / Le marché des arts du spectacle, le MASA d'Abidjan, Irène Tassembedo
THEATRE / Bruno Tilliette, Punta Negra, Sony Labou Tansi, Tchicaya U Tam'si, Linga Tere, Vincent Mambachaka, Richard Demarcy, Tract, Philippe Dauchez, Les Intrigants, Landu Mayamba Mbuya
MUSIQUE / Lokua Kanza, Oumou Sangaré, A. Free K, Zao, Zouglou, Rap, RAS, Césaria Evora, François Bensignor, Frank Tenaille
ARCHITECTURE PATRIMOINE DESIGN / Leao Lopes
ART / Tamsir Dia, Dakpogan, Mohamed Haidara, William Wilson
PHOTO / Dorris Haron Kasco, Pierre Verger
LITTERATURE / Jean-Claude Charles, Severo Sarduy
Quelques pages du magazine RN 10 :
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