Edward Kamau Brathwaite est un poète internationalement connu, un critique littéraire et un historien. Il est originaire des Barbades et professeur d’Histoire à la University of West Indies (Jamaïque).
Publications en français : 'Le détonateur de visibilité' (The Visibility Trigger), traduction par Maria-Francesca Mollica et Christine Pagnoulle, Louvain: Cahiers de Louvain, 1986 ; 'RêvHaïti', traduction par Christine Pagnoulle, Montréal: Mémoire d'Encrier, 2013.
Autres publications : 'The Arrivants' (1973) ; 'Jah Music' (1986) ; 'Trenchtown Rock' (1993) ; 'Born to Slow Horses' (2005) (International Griffin Poetry Prize 2006) ; 'Elegguas' (2010)
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Shar - Hurricane Poem
[ publié dans le magazine Revue Noire RN 06 et RN 09 Caraïbes, texte original en anglais traduit par Simon Njami]
Afin que la pierre de cette île soit bombardée
par ce vent et toute cette eau
Ô lumière dernière du rivage nuits de dupes de Kingston
le bois
est devenu tellement inutile dénudé mouillé,
fragile, brisé, complètement inhabitable
avec ce qu’il nous reste à construire
un demi million balayés du quartier des ventes
enroulés et coupés de leurs racines
sans même le doux parfum de la résine en un bon jour
Ô Sauveur sauveur Sauv'-la-Mar
gâché gâché gâché tout tout tout gâché gâché gâché
les cinq cents ans de Colomb nous traînant ici
et les quatre mille trois cents années qui ont précédé cela
à travers vallée et dune, le lit sec de la rivière, ravine and oued. glisse
le cri de la tempête de sable, sel, minerai, reflet, quartz
coupant les sandales de mes pieds, l’or
dans le visage scarifié d'un rocher. l’or
dans ce qui deviendra feuille, branche, eucalyptus, coca
pod odoum tweneduru chikichiki même l'homme du soir
bosquet
à Golokwati Krachi et Pong
&
l'araignée arachnéenne Ananse
la douceur de tes bras évidés à Anum
*
Et ce vent encore, déchirure, bourrasque, hurlement de ciseaux
cuve, chaudron bouillant, bouillant
jusque dans tes années
attendrait.,attendrait, attendrait comme un claquement ou un piège à rat dans les rues
pour geler geler grésiller ta tête où tu engranges son bruit
comme a crépitement de tonnerre. une telle taille sans limite dans la si petite pièce
qui t'appartient
le bois
de ton vagissement et l’irritation
travaille
la fantasque
fente et l'humble humble hallelujah sortant de ta chapelle, tout
brisé, brisé, brisant maintenant avec le crissement de scie rond de dents qui
mangeront
toutes les feuilles des arbres, la plupart du bois de leurs trésors
y compris les gros comme le coton et le cèdre et le guango et couper
les branches coupées court
en chaume et tronçons blancs,
éraillé comme la fin d'une mastication, bâton ou bombe
pierraille
Edward Kamau Brathwaite
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