Joël Des Rosiers est né en 1951 à Cayes, Haïti. Dès son enfance, il est transplanté au Québec. Passionné d’architecture et de peinture moderne, il voyage au Mexique, au Maroc, et en Israël. Il publie en 1987 un premier recueil de poèmes ‘Métropolis Opéra’ (Triptyque, La vague à l’âme).
Autres oeuvres : Métropolis Opéra', poèmes, éditions Triptyque, Montréal, 1987 ; 'Tribu', poésie, éditions Triptyque, Montréal, 1990, Finaliste du Prix du Gouverneur général ; 'Savanes', poèmes, 1993, Prix d'excellence de Laval ; 'Théories Caraïbes, Poétique du déracinement', essai, éditions Triptyque, 1996, réédition revue et augmentée 2009, Prix de la Société des écrivains canadiens ; 'Vétiver', poèmes, éd. Triptyque, Montréal, 1999 ; 'Résurgences baroques', ouvrage collectif, Les trajectoires d'un processus transculturel, essai, sous la direction de Walter Moser et Nicolas Goyer, Baroque des Caraïbes, Éditions La lettre volée, Bruxelles, 2001 ; 'Vetiver', traduction de Hugh Hazelton, Signature Éditions, Winnipeg, 2005, Prix du Gouverneur général du Canada ; 'Un autre soleil', nouvelle, coécrite avec Patricia Léry, Plume et Encre, 2006 et éditions Triptyque, 2007 ; 'Caïques, poèmes', éditions Triptyque, 2007, Mention. Prix Casa de las Americas ; 'Lettres à l'Indigène', correspondances, éditions Triptyque, Montréal, 2009 ; 'Gaïac', poésie, éditions Triptyque, 2010 ; 'Métaspora. Essai sur les patries intimes', éditions Triptyque, 2013 ; 'Chaux' , poésie, éditions Triptyque, 2015 .
***
Peinture
Tombeau de Basquiat
[publié dans RN 06 en septembre 1992, texte original en français]
tu as peint des crotales sur les murs du subway
New York
s’ensauvage dedans ton vertige
dessin sans cesse en manque de la musique des nègres de Brooklyn Bridge grondant sur son socle africain
et tu dors pharaon parmi les masques
d’Akomé
les fétiches en leur grimace d’ivoire
l’anonyme image au dos des portes
sur les rebuts
la ferraille cherche tes yeux
pour la montée au rêve enfant comme tu jouais du spray sur les îlots tristes
les traces du sens aussitôt sous l’oxyde le raz de silence rôde
dessus nos têtes là-bas au lointain prophétique les jeunes rois meurent toujours
afin que le récit se puisse que la nostalgie se dise moderne
Joël Des Rosiers
extrait de ’Tribu’, 1990
***